PASSION SIMPLE
De Danielle Arbid – Franco-Belge – 1H 39
Avec Laetitia Dosch, SergeÏ Polunin, Lou-Teymour Thion, Caroline Ducey
Malgré le titre, le scénario et le livre traitent plus d’une aliénation que d’une passion amoureuse. Mais toute passion ne comporte -t-elle pas une forme d’aliénation ? Hélène (Laetitia Dosch), enseignante à la faculté de lettres, divorcée, ne vit plus que dans l’attente des appels téléphoniques d’Alexandre (SergeÏ Polunin, danseur classique avant d’être acteur), marié, travaillant à l’ambassade de Russie. Leur brève rencontre se limite à des rapports sexuels.
Dans le livre autobiographique d’Annie Ernaux, il s’agissait surtout du constat clinique d’un état psychologique égocentré ; l’auteure faisait l’ellipse du récit des relations charnelles. Comment mettre en images les phrases sèches d’Annie Ernaux ? Pour leur donner chair, Danielle Arbid s’attarde sur les corps, surtout celui d’Hélène soumise à son désir. Mais plus que dans les scènes de sexe, c’est dans les moments de solitude que la passion irradie, transfigurant le visage de l’actrice. Au bout du compte, l’autopsie réussie d’un amour singulier – toxique ? – loin des vieilles lunes du romantisme mais sans être limitée à l’étude d’un cas clinique.