13 au 18 Fevrier
LA FILLE AU BRACELET
De Stéphane Demoustier – France 2019 – 1h36.
Avec Mélissa Guers, AnaÏs Demoustier, Chiara Mastroianni, Roschdy Zem.
Depuis deux ans Lise, 18 ans, accusée d’avoir sauvagement assassiné sa meilleure amie, porte un bracelet électronique et ne sort guère du domicile de ses parents. La suite, c’est un film judiciaire qui se déroule presque exclusivement dans la salle du tribunal. Derrière la cage de verre, Lise se montre froide, sans faille; De l’autre côté ses parents découvrent la vie décomplexée que menait leur fille mais restent convaincus de son innocence. Il y a aussi l’avocate générale, dont les questions accablantes laissent tous les protagonistes sans voix ; les témoins, dont la caméra insistante traque la moindre émotion qui pourrait les trahir ; et tous ceux qui essaient de convaincre un jury dont le spectateur fait partie. Stéphane Demoustier filme l’essentiel sans fioriture ni complexité, souligne par des silences l’angoisse d’un procès, nous livre tout ce dont on a besoin pour comprendre les faits et se faire un avis. C’est passionnant ! Alors, coupable ou innocente ?
20 au 25 Février
LE PHOTOGRAPHE
De Ritesh Batra – Inde/Allemagne/USA – 2020 – 1h50 – VOST
Avec Nawazuddin Siddiqui, Sanya Malhotra, Farrukh Jaffar
Rafi, modeste photographe, fait la rencontre d’une muse improbable, Miloni, jeune femme issue de la classe moyenne de Bombay. Quand la grand-mère du garçon débarque, en pressant son petit-fils de se marier, Miloni accepte de se faire passer pour la petite amie de Rafi. Peu à peu, ce qui n’était jusque-là qu’un jeu se confond avec la réalité…
Après le très réussi « The Lunchbox », Ritesh Batra continue d’analyser avec délicatesse les inégalités sociales qui n’en finissent pas de pervertir les relations amoureuses dans son pays…
27 Février au 3 mars
UN DIVAN A TUNIS
De Manele Labidi – France /Tunisie – 1 h 28 – VOST
Avec : Golshifteh Farahani, Majd Mastoura…
Selma, pétillante héroïne fraîchement débarquée de Paris pour installer son divan à Tunis, se heurte aux sceptiques qui jurent qu’il n’y a pas besoin de psy dans ce pays. Pourtant, dans cette Tunisie d’après Ben Ali, la parole, muselée pendant des années de dictature, se libère et le pays redevient bavard, dans un élan un peu chaotique où tout se bouscule : les angoisses du passé, la peur de l’avenir, les désirs et les rêves qui peuvent à nouveau se raconter.
Sans jamais tomber dans une vision caricaturale de la psychanalyse, ni dans les clichés exotiques pour parler de la Tunisie, c’est un délicieux cocktail d’intelligence, de drôlerie et d’émotion qui raconte, l’air de rien, l’état d’un pays entre l’élan de modernité et le poids des traditions. Un pays que l’on découvre en pleine ébullition, un peuple déboussolé, le patient idéal pour commencer une thérapie.
Il y a dans ce film porté par Golshifteh Faharani une joie, une énergie communicative et un humour réjouissant.
5 au 10 mars
SWALLOW
De Carlo Mirabella-Davis – États Unis – 1h35 – VOST
Avec : Haley Bennett, Austin Stowell, Elizabeth Marvel, Laith Nakli …
Pour Hunter tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Un mari aux petits soins, une maison sublime dans l’Upstate New York, l’absence de tout souci matériel… Mais très vite le rideau se déchire. Le mari se révèle étouffant, la demeure a tout d’une prison de verre et l’oisiveté va peu à peu la conduire à la folie quand, enceinte, elle se met à ingérer tous les objets qui lui passent sous la main. Le réalisateur se révèle doué pour faire monter cette tension sourde (il s’est inspiré notamment du syndrome de Pica, un trouble du comportement alimentaire). L’interprétation troublante de Haley Bennett se marie à merveille à sa mise en scène dépouillée permettant de deviner chaque petit morceau de cette fausse perfection qui se craquelle. Sa prestation lui a valu le Prix de la meilleure actrice au Festival de Tribeca en mai 2019.
12 au 17 mars
SÉJOUR DANS LES MONTS FUCHUN
De Gu Xiaogang – Chine-2h30, VOST.
Avec Qian Youfa, Wang Fengjuan, Sun Zhangjian.
Ce premier volet d’une fresque familiale dans une ville chinoise en mutation est inspiré par la peinture chinoise traditionnelle, entre les montagnes et l’eau. Gu Xiaogang, 34 ans, dépeint la vie intime d’une famille sur trois générations, le paysage, la ville en pleine mutation, Fuyang au Nord-Ouest de Shanghaï ; le temps qui s’écoule, les souvenirs, la ville qui se transforme, le cycle des saisons qui résonne avec le cycle des êtres humains. Chaque vie singulière est mise en perspective avec l’évolution de la famille, de la société, du paysage. L’espace semble élargi et l’on voit en grand les petites choses de la vie. C’est l’oeuvre d’un nouveau et grand cinéaste qui s’engage dans une ambitieuse trilogie.