Wildlife, une saison ardente
De Paul Dano et Zoe Kazan
USA 2018 . 1H45. VOST
Avec Carey Mulligan, Jake Gyllenhaal, Ed Oxenbould, Bill Camp
“Wildlife” est le premier essai de l’acteur Paul Dano en tant que réalisateur. Un film adapté du roman de Richard Ford, “Une saison ardente”, qu’il a co-écrit avec sa compagne Zoe Kazan
Un film au goût de cendres et d’amour amer, au cœur de l’intimité d’une cellule familiale en passe de se déliter. Dans l’Amérique du Midwest dans les années 60, un père (Jake Gyllenhall) et une mère (Carey Mulligan), ne s’entendent plus. Leur fils unique, Joe, assiste au désastre, et tente de maintenir ce qu’il reste du passé. Un film impressionniste, à la mise en scène rigoureuse.
Joe assiste, impuissant, à la lente désagrégation de la cellule familiale, un petit paradis dont il était jusque-là le centre. Entre ses parents, Jeanette (Carey Mulligan) et Jerry (Jake Gyllenhaal), ça ne va plus fort. Le père, prof de golf, a été viré. Il peine à retrouver du boulot, s’enfonce dans une déprime larvée et décide d’un coup de partir plusieurs mois pour une mission dangereuse. Il rejoint, pour un salaire de misère, cette cohorte d’apprentis pompiers qu’on recrute dans la région, pour éteindre les incendies ravageurs, malédiction de cet été 1960 .Tandis que son épouse est tentée par une aventure extraconjugale avec un riche concessionnaire automobile.
Le regard passe par Joe (Ed Oxenbould, attachant d’intelligence discrète, découvert dans The Visit de M. Night Shyamalan), adolescent éveillé, un peu renfermé peut-être, qui semble souvent bien plus mûr que ses parents.
C’est un fils « exposé », au malaise : ses parents l’aiment mais pas si bien, règlent leur compte devant lui, le mettent trop facilement dans la confidence..
Wildlife évite l’hystérie ou la mièvrerie des nombreuses œuvres sur le divorce. Paul Dano opte pour l’épure et la mise à distance, bien aidé par les plans-séquences et cadrages de son chef opérateur.
« Je souhaitais faire un film qui soit sobre et honnête. Je désirais que la réalisation soit guidée par l’image et les plans. Je voulais ne bouger la caméra que lorsque c’était absolument nécessaire. Je tenais à rester fidèle au sujet et à moi-même »
Paul Dano a la bonne idée de choisir un cadre serré qui met le spectateur à hauteur du jeune héros, renforce l’impression d’intimité mais aussi le sentiment d’étouffement des personnages.
D’après Télérama et Avoiràlire