LE VENT TOURNE
Un film de Bettina Oberli
Suisse-France-Belgique
1h27
Avec : Mélanie Thierry, Pierre Deladonchamps, Nuno Lopes, Anastasia Shevtsova
A l’heure où les questions environnementales se font de plus en plus pressentes, la jeune réalisatrice suisse Bettina Oberli propose une réflexion idéologique et romanesque sur le sujet à travers le regard de Pauline ( Mélanie Thierry), pivot central autour duquel s’articulent deux points de vue différents. Doit-on essayer de sauver la planète ou est-ce de toute façon déjà trop tard ?
Dans un décor idyllique de montagnes jurassiennes, Pauline et Alex (Pierre Deladonchamps) jeunes agriculteurs soudés dans leur combat commun pour la défense de leur environnement travaillent dur mais sont certains de pouvoir garder encore longtemps le cap d’une vie de solitude et de dévouement à la nature. La belle harmonie se fissurera au contact d’une jeune adolescente russe de Tchernobyl, Galina, ( Anastasia Shevtsova) venue se refaire une santé et du bel ingénieur Samuel ( Nuno Lopes) appelé pour installer une éolienne. C’est un souffle de liberté qui entre dans cette maison, une nouvelle conception de vie faite de plaisir et d’échanges à laquelle Pauline n’a jamais été confrontée jusqu’à présent. Pauline va découvrir qu’elle étouffe. Ce quatuor de jeunes gens tout à la fois utopistes, généreux, sincères et naïfs qui s’enrichissent au contact des uns et des autres, a l’avantage de proposer un généreux éventail de tous les questionnements autour d’enjeux environnementaux. La réalisatrice réussit un drame sentimental souvent palpitant dans une nature belle et dangereuse, pleine de brouillard et dominée par un protagoniste insolite : cette éolienne, géant implanté au milieu de nulle part, comme un moulin de Cervantès, à la fois symbole d’espoir et de discorde. « Le vent tourne » monte crescendo. D’une caméra très contemplative, la réalisation prend peu à peu une tournure subjective. On voit alors surgir une prise de position écologique, notamment face aux éoliennes. Le film ne tranche pas mais distille quelques indices sur l’opinion de Bettina Oberli.
D’après les critiques du Monde, Télérama, Le Blog du ciné, Bulles de culture