Still the water
De Naomi Kawase – Japon 2014 – 1h59 – VOST
Avec Jun Yoshinaga, Nijiro Murakami, Miyuki Matsuda…
Après deux documentaires, Naomi Kawase revient à la fiction avec cette chronique tournée dans les paysages splendides de l’île d’Amani, au sud du Japon. C’est dans ce décor subtropical que vivent Kaito et Kyoko, deux adolescents inséparables. Lui cherche à renouer avec son père, parti à Tokyo après son divorce. Elle se prépare à la mort de sa mère, chamane atteinte d’une maladie incurable.
On sent en permanence la fascination de Naomi Kawase pour les banyans multicentenaires et pour l’eau aux variations infinies de bleu qui enveloppe l’île comme un cocon apaisant ou destructeur. La mise en scène brouille les limites entre la mer et la terre, comme elle abolit la frontière entre la vie et la mort.
Sur l’île d’Amami, les habitants vivent en harmonie avec la nature, ils pensent qu’un dieu habite chaque arbre, chaque pierre et chaque plante. Un soir d’été, Kaito découvre le corps d’un homme flottant dans la mer. Sa jeune amie Kyoko va l’aider à percer ce mystère. Ensemble, ils apprennent à devenir adulte et découvrent les cycles de la vie, de la mort et de l’amour…
Still the Water est né d’un deuil: celui de Naomi Kawawase, qui a perdu sa mère adoptive avant de préparer ce film. Dans Hanezu, précédent film de la cinéaste, la nature avait des émotions, les montagnes tombaient amoureuses, la pluie déclenchait sa colère sur les humains. La nature est toujours aussi imposante dans Still the Water mais la réalisatrice se recentre plus concrètement sur l’humain, sur la vie et sur la mort. Elle est retournée sur l’île de ses ancêtres, et y raconte les derniers jours d’une mère, entourée de sa famille.
Sélection officielle du festival de Cannes