HOW TO HAVE SEX
De Molly Manning Walker- Royaume -uni, Grèce-2023 – 1H28
Prix un certain regard au festival de Cannes 2023
Tara, Skye et Em : trois jeunes filles anglaises de 17 ans, expertes dans l’art de s’habiller pour en paraître plus de 18, débordantes d’une énergie propre à l’adolescence et joyeusement persuadées de leur amitié éternelle, débarquent en Grèce pour quelques jours de vacances après leurs examens de fin d’année : elles savent exactement ce qu’elles veulent : une chambre avec vue sur la piscine, boire jusqu’à vomir et recommencer… et surtout permettre à Tara de perdre sa virginité. Assez vite, se dessinent les différents enjeux de ce voyage de toutes les folies, sur lequel souffle un premier vent de liberté pour nos héroïnes en quête de divertissement et de souvenirs à ramener dans leurs valises.
Tara est la plus petite des trois, la plus grande gueule aussi. Skye la complimente souvent sur son apparence pour parfois la rabaisser sur son intelligence, ou en tout cas sur ses résultats scolaires. Une rivalité sourde plane sur leur amitié dite indestructible. C’est Skye qui la ramène souvent au fardeau que semble être sa virginité avec une bienveillance teintée d’acidité. Alors, quand Tara rencontre Badger et Paddy, deux garçons d’un appartement voisin, elle commence à se préparer à l’éventualité de passer à l’action…
« How to have Sex » raconte la manière dont on s’inscrit dans une histoire écrite par la société ; une histoire distordue qui devient une légende : perdre sa virginité c’est passer d’enfant à femme, la garder c’est ne pas grandir. Dans cette légende, les termes désir, plaisir et consentement ne sont évidemment pas prononcés. Il faut le faire comme un rite de passage obligatoire, sans se poser de question. Il faut le faire pour ressembler à tout le monde. Molly Manning Walker, dont c’est le premier long-métrage, réussit à retranscrire de manière assez subtile ces impressions universelles ressenties à l’adolescence. On ressent la pression que Tara s’inflige à elle-même comme on pressent la façon dont cette vulnérabilité pourrait vite être exploitée.
. D’après la Critique du site « Abus de ciné » 2023
Horaires sur le site Cinecimes .fr