Archives pour janvier 2017

Edouard Baer

baer

 

Né à Paris le 1er décembre 1966

France

Acteur, réalisateur, producteur, scénariste, animateur de télévision et de radio

La Bostella, Akoibon, Ouvert la Nuit

 

Paris est très important dans votre film..Comment avez vous  procédé  pour intégrer cette ville à votre scénario et à votre réalisation?

Edouard Baer : Je pense que l’important est de ne pas se laisser intimider par Paris..Quand on tourne dans ce genre de ville muse qu’est Paris, le risque est de se faire happer par tel ou tel monument qu’on pourrait voir apparaître dans le champs de la camera.. (suite…)

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Souvenir

Un film de  Bavo Defurne

France /Belgique/Luxembourg -2016 – 1h30

Avec : Isabelle Huppert/Kevin Azaïs/Johan Leysen    

SOUVENIR

 Année exceptionnelle pour Isabelle Huppert : grâce à Elle, le film de Paul Verhoeven, elle accumule les prix et les nominations des deux côtés de l’Atlantique, en route, probablement, pour la prochaine cérémonie des Oscars. Il y a eu aussi, en début d’année, la réussite deL’Avenir, de Mia Hansen-Love, et le spectacle événement Phèdre(s), entièrement conçu autour d’elle. Après ce grand chelem, Souvenir, réalisé par un Flamand quasi inconnu, paraît bien modeste, au moins dans son propos — le come-back d’une chanteuse oubliée. Mais il montre à quel point la présence d’Huppert, dès lors qu’on la place au centre de l’histoire, tire un film vers le haut, apporte l’ambiguïté et l’irrésolu, autant dire le cinéma.

Soit, donc, une employée anonyme dans une usine de charcuterie. Un jour, un jeune collègue croit reconnaître en elle une gloire éphémère de la variété des années 1970. Elle nie. Il insiste. Lui qui se destine à la boxe projette son ambition sur elle. Il se met en tête de la faire remonter sur scène. Ils deviennent associés et amants… L’habileté du film : partir d’une situation hautement improbable, à tous égards, pour traiter, précisément, de ces chimères sans lesquelles les vies humaines seraient vaines et plates. Huppert en ouvrière spécialisée dans la terrine, Huppert en chanteuse glamour, Huppert en maîtresse passionnée de Kévin Azaïs (révélation desCombattants, à nouveau lumineux) : étape par étape, le ridicule est neutralisé. Un charme baroque s’installe, dans une simplicité presque désarmante. Entre prosaïsme et féerie (un alliage assurément belge), sur fond de Pink Martini (le groupe lui aussi un peu oublié qui signe les chansons d’Huppert), Souvenir est une fable plus subtile que prévu. L’idée de l’accomplissement professionnel (artistique, sportif) semble d’abord centrale pour les deux partenaires et dans leur relation amoureuse. S’immisce, ensuite, l’hypothèse que ni l’un ni l’autre ne sont particulièrement doués dans leurs disciplines respectives. Cette défaillance, à peine formulée, ­remet en question leur lien. Puis d’autres événements changent encore la donne, et la fin scintille étrangement. Elle confronte l’idéalisme des personnages à une réalité très crue, passée sous silence jusque-là. Morale : cet impossible auquel, dit-on, nul n’est tenu, chacun y tient plus que tout.

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Neruda

CINÉCIMES Du 2 au 7 février 

NERUDA 

Pablo LARRAÍN – Chili/Argentine/France/Espagne – 2016-1h48-VOST 

Avec Luis Gnecco, Gael Garcia Bernal, Mercedes Morán. 

« Pablo Neruda est comme l’eau qui coule sur les doigts, on ne peut pas l’attraper, mais les mains restent mouillées. » Le plus fameux des poètes chiliens ne peut être figé dans une biographie classique : visionnaire, séducteur et facétieux, homme d’État, insoumis, opposant communiste. Pour le réalisateur, « le film n’est pas une histoire sur Neruda, c’est une histoire nérudienne. Un film sur la légende, sur la littérature, sur la manière dont on peut appréhender la société par le prisme de la poésie. Je viens d’un pays qui est défini par les poètes. Sans Pablo Neruda, mais aussi bien d’autres, Gabriela Mistral et Vicente Huidobro, Pablo de Rocka, Jorge Teillier ou Nicanor Parra, je ne sais plus qui nous sommes. » 

C’est donc une rêverie lumineuse, libre et vibrante sur son illustre compatriote. Situé à la fin des années 1940, le film ne reconstitue pas la fuite du grand homme, pourchassé par les sbires du président d’alors, Gabriel González Videla : il la réinvente, en fait un inclassable jeu du chat et de la souris, à la fois épique, fantasque et ironique.

Dans ses films, il s’agit pour lui d’approcher « des gens victimes des circonstances historiques et forcés de se comporter d’une manière qu’ils ne comprennent pas pleinement ». En 1973, lorsque la démocratie chilienne de Salvador Allende s’écroule sous les roquettes des putschistes, lorsque meurt Pablo Neruda, Pablo Larraín, aujourd’hui âgé de 40 ans, n’était pas encore né. Délibérément, il prône un regard anachronique : « Quand je fais un film sur Neruda, je sais ce qui s’est passé depuis. (…) Quoi que je raconte, c’est toujours une fabrication à partir du présent. » 

C’est donc avec la voix off de Gael Garcia Bernal que commence le film. Cet implacable policier est en fait un fantasme né de l’imagination de Neruda, qui ne déteste pas se voir en ennemi public dans le regard envieux de celui qui le traque.

 

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Kenneth Lonergan

Kenneth_Lonergan_Viennale_2016_opening_4Né le 16 octobre 1962 à New York

Etats-Unis

Dramaturge, scénariste, réalisateur

Tu Peux compter sur Moi, Margaret, Manchester by the Sea 

Il a longtemps récrit les scénarios des autres avant de passer derrière la caméra, et de livrer bataille aux grands studios d’Hollywood. Alors que sort aujourd’hui le puissant mélodrame “Manchester by the sea”, son troisième film en seize ans, Kenneth Lonergan semble enfin tenir sa revanche. (suite…)

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Manchester by the sea

De Kenneth Lonergan – Etats Unis – 2016 –2h 15–VOST

Avec  Casey Affleck, Michelle Williams, Kyle Chandler…

Troisième long métrage de Lonergan, ce film magnifiquement réalisé, tout en subtilité et retenue, est tout simplement un chef-d’œuvre. Lonergan en grand raconteur (scénariste reconnu de Mafia blues et de gangs of New York) bâtit son film autour du portrait bouleversant de son héros, Lee Chandler, (Casey Affleck), homme à tout faire dans un immeuble de Boston, homme peu sociable, solitaire et irritable, coupé de sa famille et éloigné de sa ville natale Manchester. Suite au décès de son frère, Joe ( Kyle Chandler) Lee, désigné comme tuteur de son neveu Patrick ( Lucas Hedges), âgé de 16 ans, retourne à Manchester et se retrouve confronté à un passé tragique et à ses doutes de ne pouvoir faire face à la réalité.

Si la photographie y est parfaite, la lumière grandiose, c’est le scénario, la mise en scène et l’interprétation saisissante de l’ensemble du casting qui font de ce long-métrage un pur bijou. D’abord parce que les différentes parties du film ne sont pas présentées de façon chronologique, et que les flash-back successifs permettent de mieux comprendre l’imbrication des situations sans avoir dès le début toutes les clés de lecture. A travers différents thèmes comme le deuil, les liens familiaux et filiaux ou encore l’héritage, le personnage de Lee, interprété par un Casey Affleck littéralement habité, sublimé par son art, devient plus clair, tout comme son comportement.

Casey Affleck nous gratifie d’une performance incroyable, intense, toute en retenue. En face de lui, tour à tour, l’excellent Kyle Chandler, le solide C.J. Wilson (George) et le jeune surdoué Lucas Hedges, entretiennent une émotion et une rythmique qui font de ce film  une partition complexe et évidente à la fois. Quant à Michelle Williams ( Randi, l’ex femme de Lee), dont les apparitions sont rares ici,  elle nous offre une des scènes les plus poignantes du film lors de sa rencontre avec Lee (scène du landau).

Mais en dépit de son cadre hivernal et du drame qui s’y joue, Manchester by the Sea s’avère étonnamment drôle. On sourit souvent dans ce film car la finesse du regard de Lonergan embrasse l’absurdité de chaque situation, s’attardant sur des moments gênants, des instants d’embarras et le petit détail réaliste qui vient parasiter le mélo.

On retiendra aussi la manière intelligente avec laquelle ce film suggère sans montrer, évoque sans confronter et finalement dresse un portrait délicat et sans concession d’une petite ville, de ses habitants et d’une famille en particulier, sans oublier la mer qui est témoin de tout sans apaiser.

Que ce soit au niveau du fond ou de la forme, Manchester by the Sea est  un film exceptionnel à

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Ouvert la nuit

OUVERT LA NUIT

Au théâtre ou au cinéma, depuis une quinzaine d’années, Edouard Baer fait chaque fois le même numéro. Des mises en abyme loufoques et brouillonnes de saltimbanque (lui-même) en plein remue-méninges. Qu’il planche sur un nouveau concept d’émission (La Bostella, 2000) ou s’amuse à faire jouer au vrai Jean Rochefort un faux Jean Rochefort (Akoibon, 2005). Avec toujours le ris­que que l’absolue quête de fantaisie dont il s’est fait le chantre passe, le charme évaporé, pour du je-m’en-foutisme. Son nouvel alter ego se nomme Luigi (comme le héros de l’un de ses spectacles de cabarets, La Folle et Véritable Vie de Luigi Prizzoti) et dirige avec une joyeuse désinvolture un théâtre au rond-point des Champs-Elysées, à l’endroit même où l’acteur a jadis tenu son Grand Mezze, avec François Rollin.

Serait-ce la sagesse de la cinquantaine (chez lui resplendissante), l’échec longuement mûri de son précédent film, le fait de tourner enfin sur son terrain de jeu (Paris !) et non dans le sud de la France, ou plus simplement un regain de sincérité dans son personnage d’infatigable baratineur mondain ? Cette fois, l’alchimie est quasi parfaite dans ce road movie nocturne où l’on erre, légèrement grisé par le cocktail, de bar chic en troquet popu, de Montreuil aux quais de Seine, en compagnie d’un Luigi plus préoccupé de faire découvrir sa vie — la vie — à une jeune stagiaire pétrie de certitudes (Sabrina Ouazani, dans son meilleur rôle à ce jour) que par les « dix ou vingt mille balles » qu’il doit récupérer auprès de sa mécène pour payer sa troupe, en grève à la veille de la première.

Cette idée de « traversée de Paris », Baer l’a empruntée à son mentor, Jean-François Bizot, qu’il a suivi plus d’une nuit de bringue quand ce dernier lui a donné sa chance à Radio Nova, à l’aube des années 1990. Hymne à la tchatche, à l’imprévu, au hasard des rencontres, à cette capacité qu’a la nuit d’abolir les frontières entre les gens et les classes, le film est aussi une déclaration d’amour à la Ville lumière, filmée avec fougue et sans clichés.

Pris en flagrant délit d’ego trip, mi-Alberto Sordi, mi-Patrick Modiano, Edouard Baer n’en est pas moins ­lucide sur l’égoïsme du héros qu’il incarne, prêt à se plier en quatre pour sa famille de substitution, mais incapable de tenir compagnie plus de dix minutes à ses propres filles. « Je ne suis qu’un pauvre type, un cynique, un manipulateur, un sale con », dit-il de lui, en utilisant les reproches que son entourage, excédé mais séduit, lui envoie parfois à la ­figure. A savoir Michel Galabru, dans son dernier rôle, Audrey Tautou, ­géniale en assistante couteau suisse, et Grégory Gadebois, régisseur polygame. Mais comment en vouloir à cet homme de l’ombre, dévoué corps et âme à sa troupe, qui préférera toujours, à « l’argent de la vieille », contempler le soleil se lever en haut d’un parking de Montmartre ?« On s’en fout si/on a des soucis/Puisqu’on est aussi/ouverts la nuit », chante Souchon dans la chanson qu’il a écrite pour cette ode aux intermittents du coeur et du spectacle.

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prochain programme

MANCHESTER BY THE SEA

De Kenneth Lonergan – Etats Unis – 2016 –2h 15–VOST

Avec  Casey Affleck, Michelle Williams, Kyle Chandler…

 Ce film , tout en subtilité et retenue, raconte l’histoire de Lee, homme solitaire et irritable, détruit par une tragédie personnelle qu’il tente d’oublier le soir dans les bars entre bières et embrouilles. Suite au décès de son frère, Lee désigné comme tuteur de son neveu se retrouve confronté à un passé tragique et à ses doutes de ne pouvoir faire face à la réalité. Par la puissance d’évocation de ses thématiques et la sobriété de son exécution, ce film peut parler à chaque spectateur d’une façon différente selon son vécu La finesse du regard de Lonergan embrassant l’absurdité des situations fait que ce film reste étonnamment drôle. Un chef – d’oeuvre à ne surtout pas manquer.

NERUDA

De Pablo Larraín- Chili/Argentine/France/Espagne-2016-1h48-VOST

Avec Luis Gnecco, Gael Garcia Bernal, Mercedes Morán.

 À la fin des années 1940, le poète communiste chilien Pablo Neruda est déclaré traitre au régime populiste en place. Il doit fuir, se cacher…Cet épisode bien réel – du moins au début de la cavale, entre 1947 et 1949 – inspire au réalisateur un grand poème visuel, fait de scènes courtes, insolites, caustiques et rêveuses. Sur ce tableau fantasque et libre d’une époque où les poètes étaient plus grands que la vie, où ils promettaient avec une confiance effrontée, des lendemains fraternels, plane aussi l’ombre de la dictature. Un film sur la légende Nérudienne.

OUVERT LA NUIT

De Edouard Baer-France-2017-1h37

Avec Edouard Baer, Sabrina Ouazani, Audrey Tautou, Gregory Gatebois

 De bar chic en troquet de quartier, le road movie nocturne de Luigi, patron de théâtre désinvolte et dévoué à sa troupe, alter ego d’un Edouard Baer resplendissant. Hymne à la tchatche, à l’imprévu, au hasard des rencontres, à cette capacité qu’a la nuit d’abolir les frontières entre les gens et les classes, le film est aussi une déclaration d’amour à la Ville lumière, filmée avec fougue et sans clichés.

 FAIS  DE  BEAUX  RÊVES

 De Marco Bellocchio – Italie – 2016 -2h14-VOST

 Avec Valerio Mastandrea, Nicolo Cabras, Bérénice Bejo, Guido Caprino….

 Marco Bellocchio explore avec grâce les souvenirs d’un jeune homme blessé par un drame    familial. Massimo est hanté par le souvenir de sa mère disparue. On est à Turin en 1969, dans la première scène on les voit danser un rock. Leur attachement est manifeste. Devenu journaliste sportif, Massimo  (V Mastandrea) n’aura de cesse de questionner cette disparition. Le récit se construit autour des doutes et des peurs du héros entre les années 70 et la fin des années 90. Bellocchio poursuit le travail en profondeur sur le territoire de l’inconscient individuel et collectif. Une œuvre remarquable où les secrets et les non-dits de l’enfance peuvent dicter une vie.

SOUVENIR

De Bavo Defurne – Belgique – 2016 – 1h30

Avec Isabelle Huppert, Kevin Azaïs, Johan Leysen

Une chanteuse oubliée tente un retour, encouragée par un jeune boxeur amoureux. Une fable plus subtile que prévu, où l’improbable triomphe. Entre prosaïsme et féerie, ce film, réalisé par un Flamand quasi inconnu, paraît bien modeste, au moins dans son propos. Mais il montre à quel point la présence d’Huppert, dès lors qu’on la place au centre de l’histoire, tire un film vers le haut, apporte l’ambiguïté et l’irrésolu, autant dire le cinéma.

JACKIE

De Pablo Larrain – USA – 1H40

Avec Nathalie Portman, Peter Sarsgaard, Greta Gerwig

Avec « Jackie », Pablo Larrain zoome sur les heures, qui suivent l’assassinat de John Kennedy, le 22 novembre 1963 : un moment décisif dans le devenir  icône de la femme du président. Plus que le drame en soi, c’est la réaction de Jackie qui le fascine. L’image publique, qu’elle avait patiemment élaborée avec son mari vient de se briser dans le sang. Jackie va la réparer avec une efficacité  redoutable : elle contrôlera froidement le récit qu’elle veut laisser aux médias, elle orchestrera des funérailles flamboyantes pour son mari. A l’instar de « Neruda », le film est avant tout une entreprise  de déconstruction, un antibiopic : Larrain préfère choisir un instant précis pour mieux extraire ensuite les fils de sa narration ; pour lui l’Histoire est avant tout affaire de «  storystelling » donc de fiction…

 

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Le Disciple

LE  DISCIPLE

C’est le premier choc du Festival de Cannes. Un film farouche et dérangeant, réalisé par Kirill Serebrennikov, connu jusqu’ici pour ses mises en scène de théâtre, et présenté à Un certain regard.

Il est beau, jeune, ardent, charismatique. Les filles le regardent, les garçons aussi, mais voilà que Veniamine (Petr Skvortsov) vire chrétien. Pas du genre à tendre la joue quand on le frappe. Non : sa foi est folle, délirante, terrible, vengeresse. A coup de citations de la Bible, apprises par cœur, et crachées à la gueule de ceux qui tentent de le raisonner, il fulmine, rugit, condamne. Qui ? Les faibles, les lâches, les tièdes. Sa mère qui a péché contre l’enseignement du Christ en divorçant. Contre les filles qui exhibent à la piscine en « bikinis » : mot qui semble le révulser comme s’il était frôlé par Satan lui-même. Contre les homos qui se cachent et ceux qui osent vivre leur vice. Contre les prêtres orthodoxes qui ont failli à leur mission et les profs qui l’ont depuis longtemps trahie.

Une seule prof tente de résister à cet ado ravageur, aussi séduisant que pouvait l’être, en son temps, le héros de Théorème. Très vite, Le Discipledevient un duel à mort. « Il faut utiliser les mêmes armes que lui », dit la prof courageuse, qui s’y emploie avec une rage aussi forte que celle de son adversaire. Et ce n’est pas l’ado, subitement dérouté par ce détracteur à sa mesure, qui la terrasse, mais les autres, tous les autres, aussi pleutres et bornés que l’illuminé .

Mise en scène splendide, faite de plans séquence et d’audaces  visuelles qu’ils se mettent, soudain, à défendre.  C’est un film qui terrifie et subjugue…

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Baccalauréat

 

         BACCALAUREAT

   Ecrit et réalisé par Cristian MUNGIU

   Avec Maria Dragus, Adrian Titieni, Lia Bugnar, Malina Manovici………..          

              Roumanie  –  2016 – 2h07

Médecin dans une petite ville de Transylvanie, Roméo (remarquable Adrien Titieni) appartient à cette génération qui a cru en un avenir meilleur, après la chute de Ceausescu en 1989, et qui, 26 ans plus tard, doit se résoudre à un constat de faillite morale : la société roumaine récompense non l’honnête homme, mais celui qui sait se montrer « serviable », accepte d’entrer dans un réseau de services rendus et de mensonges. Si dans l’hôpital où il travaille, Roméo a toujours refusé les pots-de-vin, il va transiger avec ses principes, ceux qu’il a inculqués à sa fille Eliza, pour lui permettre de décrocher une bourse et de partir étudier en Angleterre. Éternel dilemme de la fin et des moyens qui ici prend une acuité extraordinaire. Jamais didactique, à la fois dense et d’une grande fluidité narrative, Baccalauréat est le portrait d’un homme qui sent sa vie partir à vau-l’eau. Presque un thriller mais où le coupable serait traqué par sa propre conscience et son sentiment de culpabilité. (Frédéric Theobald)

Après avoir eu la Palme d’or en 2007 pour le film « 4 mois, 3 semaines et 2 jours » ainsi que le prix du scénario et d’interprétation féminine en 2012 pour « Au delà des collines », Cristian Mungio a reçu le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2016 pour Baccalauréat.

Prochain café ciné le mercredi 24 janvier dans la cafétéria du cinéma : débat sur le film « Le Disciple »

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Jim Jarmush

jim_jarmusch_cannes_2016

 

Né le 23 janvier 1953 à Akron

USA

Réalisateur, scénariste, compositeur

Stranger than Paradise, Dead Man, Ghost Dog la voie du Samouraï, Coffee and Cigarettes, Broken Flowers, Only Lovers Left Alive, Paterson

Les illuminations de Jim Jarmusch

Deux films du cinéaste-poète éclairent la sélection officielle cannoise, « Paterson » et « Gimme Danger ».

Jim Jarmusch ne fume plus, mais il joue encore avec les allumettes. Il aime le son qu’elles produisent quand elles entrent en contact avec le frottoir, il apprécie la texture rugueuse et boisée de leur tige, il fantasme sur le design désuet de leur boîte. (suite…)

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