Passionnant, tendu, acéré, complexe, le film de Thierry de Peretti impressionne par son ampleur romanesque, sa justesse de ton, son absence de lyrisme complaisant et sa profonde humanité. Tout en sobriété, en naturalisme et en efficacité, le film s’attache, sur les traces de son héros, à raconter au plus près, de l’intérieur, la page la plus récente, la plus prégnante de l’histoire politique de la Corse. Tout entier centré sur la Corse, le récit articule de façon tantôt méticuleuse tantôt elliptique, les processus de création des différents groupes politiques, les scissions, les luttes fratricides en même temps que le cheminement solitaire de Stéphane, jeune Bastiais, fils de famille bourgeoise, plutôt beau gosse, malin, cultivé, jeune étudiant d’un naturel plutôt fêtard mais enrôlé presque à son insu par un ami militant nationaliste dans une cause qu’il découvre peu à peu. Arrêté, c’est en prison, au contact de vrais activistes comme du véritable banditisme qu’il va commencer son éducation politique et militante. Inspiré du parcours atypique, météorique, tragique de Nicolas Montigny, jeune militant nationaliste assassiné à Bastia en 2001, De Peretti montre l’engagement politique et idéologique de Stéphane sans en faire l’apologie ni une triste caricature et sans omettre le côté obscur du combat politique. Du service rendu au crime, de l’engagement à la vendetta, il n’y a finalement qu’une succession de petits pas, d’éveils à une conscience politique et de renoncements à des principes moraux, plus ou moins conscients, plus ou moins assumés. Comment ne pas extrapoler , à partir du prisme de cette histoire insulaire, vers quelque chose de plus universel ? Parlant de ‘radicalisation’ il est plus facile, plus confortable de fantasmer sur un hypothétique ‘fanatisme islamiste’ plutôt que d’essayer de comprendre l’embrigadement, l’engrenage qui mène à la lutte armée, au sacrifice de soi. Avec une simplicité et une efficacité sans artifices, avec ses faux airs de western, de thriller et de drame historique, ‘Une vie violente’ raconte aussi cette histoire là, terre à terre, terriblement humaine. Elle nous la rend palpable et ce n’est pas la moindre de ses qualités. ( critique d’ Utopia )
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