Une famille heureuse

Une Famille Heureuse 

Un film de Nana Ekvtimishvili et Simon Gross 

Avec la Shugliashvili, MerabNinidze, Berta Khapava…

Ces scènes ont les a vues dans des films français, italiens, russes, polonais ou égyptiens. Et jamais on ne s’en lasse. Une grande tablée, des embrassades et des engueulades, trois générations rassemblées pour  un repas…Un bonheur de cinéma si universel qu’avec cette version georgienne on se retrouve tout de suite comme à la maison.

C’est l’heure du dîner et, des grands parents aux petit- enfants adolescents, tout le monde s’affaire. Mais autour de la table, une chaise reste vide : la mère ne veut plus s’y asseoir. Et c’est toute la place de la femme en Georgie qui apparait bientôt  inconfortable.

Dans le grand appartement familial que l’héroïne, Manana, a décidé de quitter résonne la voix d’un prêtre qui dit la messe à la télévision : « Pour qu’une famille soit heureuse, la mère doit être sereine, elle doit se sacrifier pour les siens, élever ses enfants. ». 

C’est si simple,  le bonheur ?  Avec Manana, rien ne l’est plus. Elle rejette la vie commune avec mari, parents et enfants, mais elle ne rompt  avec personne, elle déserte sans divorcer, elle part si doucement qu’elle semble rester. Elle en devient un mystère pour les siens, déboussolés, et c’est déjà une belle avancée.

Du petit appartement où elle s’installe, elle fait son jardin secret. Manger une pâtisserie en guise de dîner, écouter Mozart en buvant un café, et même corriger des copies, tout devient savoureux pour cette prof de Tbilissi.

Au  lieu de raconter comme une bataille cette reconquête de l’indépendance, le film surprend par sa douceur conciliatrice. Pour Manana,  prendre ses distances lui permet de comprendre pourquoi elle voulait partir…Dans cette histoire de séparation sans rancune, des angles morts s’éclairent, des blessures se réveillent et aussi, peut-être, des sentiments…

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