THE SOUVENIR PART I ET PART II
De Joanna HOGG – Grande-Bretagne-1h59 et 1h48,
avec Honor Swinton Byrne, Tom Burke, Tilda Swinton, Ariane Labed.
Joanna Hogg est une cinéaste de l’introspection. Ses personnages sont discrets, souvent en retrait, observent le monde autour d’eux.
En 2019, elle réalise The Souvenir, part I.
En 2022, elle sort The Souvenir II, part II.
La réalisatrice anglaise, sexagénaire, s’est inspirée de la relation amoureuse de sa jeunesse qui est devenue douloureuse. Il était séduisant, soi-disant diplomate, mais désespérément toxicomane et le dissimulant. Elle le raconte dans Part I. Ce premier film montre que formalisme et émotion vont parfois très bien ensemble : au gré des scènes et des sentiments qui les imprègnent, Joanna Hogg passe de la limpidité au baroque, oscille avec grâce entre épure et onirisme.
Le plus extraordinaire tient pourtant à la relecture des mêmes événements dans The Souvenir Part II. Nous voilà, cette fois, juste après la fin tragique de la liaison. Et l’étudiante se bat pour consacrer son premier film à cette histoire qui vient de la briser. Geste libérateur que Joanna Hogg, elle, n’a pas su faire à l’époque. Elle n’a tourné son premier long métrage que dans sa quarantaine, en 2007. On découvre donc les coulisses, au sein d’une école de cinéma, de la reconstitution du drame intime relaté dans le premier volet. Jusqu’à l’appartement étroit où la jeune héroïne habite encore, mais qui est reconstruit à l’identique dans un hangar pour les besoins de son tournage…