Sundown

CINE CIMES                    Semaine du 22 au 27 septembre                                         

Université Populaire Sallanches-Passy

SUN DOWN

Film de Michel Franco – Mexique, France, Suède -1h23

Avec Tim Roth, Charlotte Gainsbourg,Iazua Larios…

 

 

On ne sait pas vraiment ce qu’il pense, Neil qui reste en vacances au Mexique en dépit du bon sens. Et peu à peu, l’intrigue se corse…

Est-il bête ? Souffre t-il d’un handicap? Ou bien a-t-il atteint le degré ultime du je-m’en-foutisme ?

Neil (Tim Roth, formidable d’opacité traînarde) ne fait pas particulièrement la tête, il lui arrive même de sourire. Mais il parle à peine et passe la plupart du temps à picoler, en bullant au bord d’une piscine de rêve ou sur la plage d’Acapulco ; Il est en train de se la couler douce dans un hôtel de luxe, avec ses proches, lorsque l’annonce brutale du décès d’un membre de la famille les oblige à partir d’urgence. Sauf qu’à l’aéroport Neil prétexte l’oubli de son passeport pour ne pas décoller avec eux. 

Que dissimule ce monstre apparent d’indifférence ?

Au moins deux révélations vont éclairer après coup sa décision. En partie. Une fois qu’on en sait un peu plus sur l’ectoplasme, on continue de buter sur un bloc impénétrable. Qui est aussi une page blanche, sur laquelle on peut tout projeter, y compris – c’est l’hypothèse haute – le symbole d’un homme en crise profonde, métaphysique. Neil est une sorte de mort en sursis, alors il franchit des frontières, passant notamment du monde des nantis à celui du peuple . 

Après avoir rebroussé chemin seul de l’aéroport, il s’installe un moment dans un petit hôtel bon marché, fréquente une plage bondée, fait la rencontre d’une jeune et jolie Mexicaine. On pourrait croire à une parenthèse enchantée. Rien n’est pourtant sûr ni paisible ici, la violence peut jaillir à tout moment. 

Et jusqu’au bout, Neil fascine. Comme l’homme ayant atteint le point de non retour.

Michel Franco parvient à créer du suspense, une très grande tension, grâce à son extraordinaire gestion de la durée, sa maîtrise du non-dit, construisant patiemment une sorte de puzzle existentiel, gorgé d’humour noir, et porté par la puissance d’incarnation d’un Tim Roth vraiment génial.

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