Sugarland, un film documentaire pour dénoncer les sucres cachés
40 cuillères à café de sucre par jour pendant deux mois. Voici le régime que s’est imposé Damon Gameau, acteur et réalisateur australien du film Sugarland qui sort sur les écrans le 24 janvier 2018….
Un documentaire qui rappelle Super size me
Une expérience un peu à la manière du documentaire Super size me (2004) où le réalisateur, Morgan Spurlock, avait pris pendant un mois tous ses repas exclusivement chez McDonald’s. Ici, pas de junk ni de fast food. Mais Damon Gameau a choisi de débusquer une autre cible, celle des sucres cachés. Ceux que les professionnels de l’agroalimentaire ont très largement saupoudré sur les produits dits transformés. Pourquoi ? Pour en rehausser le goût à bas coût, le tout avec une étiquette ‘light’, histoire de donner bonne conscience aux consommateurs. Entouré d’un nutritionniste, d’un médecin et d’un biologiste, le réalisateur a élaboré un menu qui prévoit d’ingérer non pas directement des morceaux de sucre ni de se gaver de sodas et de sucreries mais de ne consommer que ces aliments dits allégés.
En pratique, 160 grammes de sucres par jour, essentiellement du saccharose et du sirop de glucose-fructose, des sucres particulièrement présents dans les céréales et boissons dites ‘light’, les muesli étiquetés ‘sains’, les smoothies et aussi les barres de céréales… qui, à elles seules, contiennent en général la ration journalière recommandée de sucres (soit de 20 à 30 g) ! Découvrez la bande-annonce du film dans la vidéo ci-dessous.
Un bilan de santé qui tourne au drame
Avant le film, l’Australien est en forme : 76 kilos, un tour de taille de 84 cm et un bilan biologique tout à fait normal. 60 jours et 2.400 cuillères à café plus tard, son bilan de santé tourne au drame : plus 8,5 kilos sur la balance, 10 cm supplémentaires de tour de taille, des analyses sanguines annonçant l’installation d’un diabète de type 2, un foie devenu gras, des troubles de l’humeur… Le tout heureusement réversible en quelques semaines avec le retour à une alimentation équilibrée. Tout au long du film, des séquences historiques rappellent comment le gras a été diabolisé dès les années 1970 et comment le sucre a été exonéré et évoquent les basses manoeuvres sucrières, calquées sur celles de l’industrie tabac, comme l’a démontré une étude scientifique publiée en 2016 et comme l’a révélé le New York Times.
Pédagogique et en même temps très ludique, le film, au montage nerveux, aux couleurs saturées et aux effets spéciaux très réussis, s’achève sur un clip (ci-dessous) où l’acteur réalisateur métamorphosé en Mr Sugar, évolue dans les rayons d’un supermarché. Un bémol, les identités des scientifiques, incrustées dans les étiquettes des produits lors des interviews, sont souvent illisibles et non identifiables.
Mais le message lui est parfaitement clair : ne vous laissez pas abuser ni engluer par les promesses des étiquettes et réduisez votre consommation en sucres. Elle est en moyenne de 100 grammes par jour, soit 36 kilos par an dans nos pays industrialisés, quatre fois supérieure aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.