Du 9 au 14 juin
LIMBO
De Ben SHARROCK– Royaume-Uni, 1h44, VOST,
avec Amir El-Mastry, Vikash Bhai, Ola Oreibiyi, Kwabena Ansah.
Un syrien taiseux s’exile, avec d’autres réfugiés, sur une île écossaise et affronte une réalité absurde… Une fable réjouissante et poétique.
Comment le groupe de réfugiés a-t-il échoué là ? Le film ne le dit pas. Ils sont une bonne dizaine à avoir fui leur pays. Certains viennent du Ghana, du Nigéria, du Moyen-Orient, d’Asie. Parmi eux se détache Omar, un musicien syrien, mine taciturne et bras dans le plâtre, qui transporte avec lui son oud.
Il a fait sa demande pour bénéficier de l’asile et attend le courrier providentiel.
Dans un esprit burlesque et graphique, Limbo décrit le quotidien d’Omar et de ses camarades d’infortune : une suite de saynètes cocasses, parfois cruelles, où le laconique Omar se heurte à une réalité absurde.
Il est aussi un exilé de l’intérieur de lui-même. Omar est un personnage qui ne se réduit pas au statut de réfugié. Il est en quête de sa propre identité, et rongé par la culpabilité d’avoir laissé ses proches en pleine guerre.
Entre lâcheté et courage, espoir et désillusion, il oscille, incapable de jouer de son instrument. On imagine un formidable talent de soliste mais celui-ci reste inexprimé. Il faut attendre la toute fin pour être récompensé. Mais brièvement, sans étalage aucun, à l’image de ce film toujours guidé par la dignité.
Extraits de la critique de Jacques Morice, Télérama