Les amours d’Anais

Les Amours d’Anaïs
Film français de Charline Bourgeois-Taquet 

2021/ Durée 1H38
Avec  Anais Demousitier, Valeria Bruni Tedeschi, Denis Podalydes

Telerama : Anaïs est un tourbillon. Malgré les épreuves, elle court après le bonheur, l’amour… et la femme de son amant. Le délicieux portrait d’un feu follet. « Vous êtes qui, Anaïs ? » : l’interrogation claque au milieu du film, posée fermement par Valeria Bruni Tedeschi à la jeune femme qui lui fait face. Simple comme bonjour, cette question. Mais d’une pertinence, d’une justesse imparables compte tenu de ce qu’on a vu, jusque-là, de ladite Anaïs (Demoustier, irrésistible) : une agitation permanente, un mouvement perpétuel, un tourbillon de paroles contradictoires et d’actes à l’avenant. Bien que pressée, elle arrive en retard à tous ses rendez-vous — avec la propriétaire de son appartement à qui elle doit des mois de loyer, ou avec son ex-amoureux, dont elle refusait de partager le sommeil et le quotidien. Et puis elle se sauve, court vers le moment suivant, le coup de cœur d’après… Portrait d’un feu follet, qui donne sa forme enlevée à ce premier long métrage de Charline Bourgeois-Tacquet, tout en élans et ellipses, salué à la Semaine de la critique du Festival de Cannes.

Le bleu du miroir : Le premier long-métrage de Charline Bourgeois-Tacquet possède des allures de comédie musicale. Et si Anaïs Demoustier, parfaite interprète du personnage, ne danse pas, c’est tout comme. Traversant Paris, à pied ou à vélo, sans paraître toucher le sol. Elle est l’héroïne d’un film auquel elle dicte son rythme, inspire sa musique. L’allegro, bientôt, passera en mode moderato. Par la grâce d’un emballement amoureux à l’issue duquel l’éternelle adolescente aura appris à grandir. Récit initiatique d’humeur joyeuse, Les Amours d’Anaïs mène sa course dans l’univers aisé et littéraire parisien de Saint-Germain-des-Prés, où la jeune fille, inscrite à la Sorbonne, prépare une thèse sur l’écriture de la passion au XVIIe siècle. La réalisatrice connaît bien ce milieu, pour y avoir évolué, en tant qu’étudiante d’abord puis employée dans une maison d’édition. Elle en restitue l’esprit hédoniste et mondain avec l’ironie qui sied aux beaux esprits dégagés de tout souci d’argent. Anaïs n’a pas le sou, mais elle fait partie du cercle et goûte à ses plaisirs….

Le monde : Le film, assez gai dans sa première partie, acquiert de la gravité dans la deuxième, se confrontant à un sujet fort sérieux, n’est-il pas ?, à savoir l’amour avec un A majuscule. L’actrice est parfaite dans un rôle qui lui sied et elle est encore meilleure quand elle a du répondant face à elle, soit une Valérie Bruni-Tedeschi sage et sobre (débarrassée d’une certaine tendance à l’hystérie, elle est excellente) et un Bruno Podalydès égal à lui-même mais un peu sacrifié au duo féminin. Dans ce portrait d’une jeune femme qui se cherche mais penche pour le plaisir et le désir, Les amours d’Anaïs s’éloigne vite du triangle amoureux sans perdre de son charme éthéré

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