La dernière Reine

                                                                                                                                                             LA DERNIERE REINE                                                     

Ecrit et réalisé par Damien Ounouri & Adila Bendimerad – Algérie/France – 1h53  –                                                                                                      Avec Adila Bendimerad, Dali Benssalah, Nadia Tereszkiewicz, Tahar Zaoui, Imen Nouel…

Péplum arabo-andalou, fresque flamboyante, tragédie grecque, drame shakespearien… Adila Bendimerad et Damien Ounouri ont fait le pari de réaliser un grand film d’aventure historique, rareté absolue dans le cinéma algérien ! Et le pari est réussi, La Dernière reine se suit avec un grand plaisir et une non moins grande curiosité.

Nous sommes en 1516. Le royaume espagnol s’est emparé de nombreux points stratégiques du littoral nord-africain pour assurer sa sécurité maritime. Comme Oran, Alger est sous sa domination.
Quand le pirate Aroudj Barberousse et ses mercenaires débarquent et libèrent la ville de la tyrannie de Charles Quint, le roi Salim at Toumi, émir d’Alger  (très augustement campé par Tahar Zaoui), décide de faire alliance avec lui malgré tout ce qui les oppose. L’émir est raffiné, érudit, soucieux des traditions et des coutumes de son peuple, le pirate est machiavélique, avide de puissance et prêt à toutes les trahisons. Sur le mode d’un film de cape et d’épée, il découlera de cette alliance toute une succession d’évènements qui tiendront le spectateur en haleine.

Quand l’émir est brutalement assassiné, Barberousse s’apprête à prendre tous les pouvoirs et imposer son ordre avec force et fracas. Mais une femme va lui tenir tête : la reine Zaphira, seconde épouse du souverain défunt, bien décidée à ne pas abandonner le royaume. Des couloirs feutrés du palais aux falaises escarpées dominant la mer Méditerranée, commence alors un combat où se mêlent bouleversements personnels et manigances politiques, domination masculine, oppression familiale et alliances tribales…
La réalisatrice, visiblement fascinée par  la mythique Zaphira, lui prête ses traits et son interprétation habitée, jusqu’à l’entreprise de conquête et de séduction conduite d’abord avec éclat, puis avec de plus en plus de délicatesse et de subtilité, par le chef des pirates.

Fière, altière, animée d’une intraitable force de caractère, d’une intelligence vive et d’un charme singulier, la reine Zaphira est un grand personnage comme le cinéma les aime. Est-elle un mythe ou une réalité historique ? Personne ne le sait vraiment, les historiens eux-mêmes s’interrogent sur l’existence de cette « dernière reine »… Tant mieux, puisqu’à partir de ce mystère peut pleinement se déployer toute la fantaisie d’une fiction baroque et romanesque à souhait, mêlant la « grande » et la « petite » histoire, la destinée d’un peuple et celle d’individus plus ou moins extraordinaires.

– Critique d’UTOPIA –

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