Le prochain film : CINE CIMES Semaine du 23 au 28 novembre 2017 Université Populaire Sallanches Passy
JEUNE FEMME
De Léonor Serraille – France – 1h37
Avec Laetitia Dosch, Léonie Simaga, Souleymane Seye Ndiaye, Grégoire Monsaingeon, …
Lauréat de la Caméra d’Or au Festival de Cannes 2017, ce film va enfin mettre en lumière Laetitia Dosch, cette comédienne inclassable, dont la singularité et la puissance de jeu éblouissent.
Parisiens, attention, voilà Paula. Fraîchement débarquée du Mexique, où elle a vécu dix ans avec son amoureux photographe, la «Jeune Femme» — c’est le titre du film — redécouvre la capitale. Mais pas vraiment dans des conditions optimales : l’amoureux en question vient de la plaquer. Sans attache, meurtrie, larguée dans cette grande ville qu’elle ne connaît plus, Paula va entamer une longue errance avec le chat qu’elle a piqué à son ex pour seul bagage. Elle fait une crise en pleine rue et se blesse. Elle est conduite aux urgences où elle est examinée par un médecin compatissant. Peu de temps après, Paula, combative, est bien décidée à se faire une nouvelle vie. Son tempérament instable et l’indifférence des Parisiens lui rendent la tâche difficile… Mais pas question de se laisser abattre : Paula a la rage, et elle le fait savoir. Elle a tendance à s’incruster, d’abord chez sa belle-soeur, puis dans un hôtel miteux, ou chez une fille qui la prend pour une vieille amie disparue…
Un premier film, surprenant et haletant, que Laetitia Dosch porte sur ses épaules. Il y a du Gena Rowlands en elle. Et du Patrick Dewaere. Tout ça ? Oui. C’est en tout cas l’avis de Léonor Serraille, auteur de JEUNE FEMME, qui recherchait une actrice capable de paraître forte, battante, tout en dévoilant sa fragilité. C’est aussi son côté multiple qu’a aimé la réalisatrice en la googlisant. Elle change de visage comme de chemise et saura donc passer par plein d’états différents, comme Paula. Au début, son hystérie insupporte et puis on comprend qu’elle est dans une situation de détresse et de précarité totale. On apprend à la connaître, on la voit se débattre avec panache. C’est rare les personnages qui surprennent à ce point. En livrant le portrait d’une jeunesse dans la précarité, la réalisatrice est en phase avec son époque et son âge.
Depuis la présentation du film à Cannes en mai, l’heure de la reconnaissance a enfin sonné pour Laetitia Dosch qui, déjà en 2013, excellait dans La Bataille de Solférino. Son jeu est physique. Elle s’exprime avec son corps. « J’aime surtout quand le corps contredit ce que les mots racontent, précise-t-elle ». Surprendre, aller là où personne ne l’attend, voilà son moteur. On a beau la comparer aux plus grand(e)s, c’est avant tout sa singularité que cultive Laetitia. Libre, insaisissable, elle ne ressemble à personne d’autre qu’à elle-même. Et il n’y a aucune raison que cela change. – Critique de STUDIO CINE LIVE –
Cinédébat le lundi 11 décembre à la fin de la projection
A propos du Film « LaVilla » de Robert Guédiguian