Gloria!

GLORIA!
  Margherita Vicario – Italie – 1h46
Nous voici donc en 1800 dans l’orphelinat et conservatoire pour jeunes filles de Sant’Ignazio près de Venise. Teresa (Galatéa Bellugi, vue récemment dans Chien de la casse, réservée et rayonnante à la fois) est une jeune femme mutique qui s’occupe du ménage dans les chambres des filles qui font partie de l’orchestre du prêtre Perlina, intendant et musicien en chef de l’orphelinat. Mais Teresa a l’oreille fine, une perception musicale bien à elle et lorsqu’elle entend les pensionnaires faire leurs vocalises ou répéter sur leurs instruments, le moindre son du monde qui l’environne vient prendre part à cette musicalité. Étendre le linge, couper les légumes, éternuer, récurer le linge au lavoir… Tous ces sons du quotidien s’accordent pour créer une véritable partition. Teresa observe beaucoup ces chanteuses et musiciennes, bien qu’à l’Église le dimanche, lors de leur représentation, elle ne semble avoir d’yeux que pour un petit garçon assis au premier rang…
C’est à l’issue de la messe que le gouverneur vient voir le prêtre Perlina, ancien maestro de renom et personnage profondément antipathique, pour lui demander de composer un concert pour la venue du nouveau Pape dans leur petite église ! Mais attention, il faudra proposer autre chose que les musiques un peu vieillottes et redondantes qui sont le menu de la messe dominicale, tel le sempiternel Gloria. Il apparaît bien vite que l’inspiration lui fait défaut et qu’il est bien incapable de s’acquitter de cette mission… Les filles de son orchestre s’en inquiètent et Lucia, premier violon volontiers pimbêche, voit bien là l’occasion de faire jouer ses propres compositions… Mais un pianoforte caché par Perlina dans une remise isolée de l’orphelinat va changer le cours des choses : Teresa le découvre par hasard et s’aperçoit que c’est l’instrument idéal pour exprimer enfin sa créativité et la faire éclater au grand jour…
De l’aveu de la réalisatrice, Gloria ! a l’ambition de montrer les conditions réelles de ces musiciennes à l’époque, bien que l’histoire soit parsemée d’écarts fantastiques et de sauts musicaux dans le temps. Il y a une réelle recherche rythmique, de nombreuses séquences ont été chorégraphiées et le résultat à l’écran fonctionne merveilleusement. De plus, assister à l’émergence artistique de ces jeunes femmes, à leur prise de pouvoir face à un vieux phallocrate boursouflé d’égocentrisme, est assez jubilatoire !
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