Après « Elena « puis « Leviathan « prix du scénario à Cannes 2014, le réalisateur nous revient avec « Faute d’amour », histoire de disparition soudaine dans un pays menacé par le chaos.
Boris et Genia sont en train de divorcer. Ils se disputent sans cesse et enchaînent les visites de leur appartement en vue de le vendre. Lui est en couple avec une jeune femme enceinte ; quant à elle, elle fréquente un homme aisé qui semble prêt à l’épouser.
Ce film traite de l’enfance malheureuse avec un regard extrêmement délicat. Il nous parle aussi d’un couple, Boris et Genia, capable de se déchirer, voir même de se déchiqueter, de manière totalement égoïste sans penser un seul instant aux dégâts provoqués autour d’eux.
C’est aussi un film sur le couple en général, cette association parfois composé de deux individus incapables de réfléchir à l’avenir, car aveuglés par le bonheur présent. En effet, on ne peut s’empêcher de penser que tout va recommencer. Dans le même lieu, avec ce couple qui vient visiter l’appartement. Dans d’autres lieux, avec ces deux nouveaux couples formés par Boris et sa nouvelle compagne, par Génia et son nouveau compagnon.
Mais c’est également un film sur la Russie actuelle ; si « Leviathan » dénonçait un pays rongé par la corruption, « Faute d ‘amour » montre un pays miné par l’individualisme, la relation que Génia entretient avec son portable étant particulièrement révélatrice et un état qui n’assure pas à ses citoyens le minimum qu’ils sont en droit d’attendre. Seul éclair dans ce tableau noir, la mobilisation réelle d’une association de citoyens bénévoles palliant les carences de la police.
(critique UTOPIA)
« Faute d’amour » a obtenu le prix du jury lors du dernier festival de Cannes