
SEPT JOURS
DE SAMADI AHADI – Allemagne
« Ne me libérez pas : je m’en charge », c’est le cri d’une immense majorité des femmes iraniennes en lutte contre le régime des Mollahs. D’où combat-on le mieux ? Est-on plus utile à l’extérieur, libre de sa parole et de ses mouvements ? Ou à l’intérieur, réprimée mais intègre, emprisonnée mais visible et incontestable ? Jusqu’où peut-on sacrifier son bonheur individuel, sa vie de famille ?
Sept jours, c’est le temps dont dispose Maryam pour répondre en conscience à ces questions. Prisonnière politique (militante iranienne des Droits humains, on n’a pas idée !), libérée temporairement en raison de sa santé vacillante, Maryam en profite pour rejoindre la frontière montagneuse turco-iranienne, où l’attendent son mari, leur fille et leur fils, tous trois émigrés depuis quelques années en Allemagne. Auprès de ses proches retrouvés, la militante a une semaine devant elle pour décider ou non de quitter son pays, pour faire ce choix cornélien entre l’engagement familial, en particulier auprès de ses enfants, et la loyauté envers les autres femmes d’Iran toujours en lutte.
À travers le personnage de Maryam, ils rendent un hommage limpide au destin hors du commun de la journaliste et militante des Droits humains Narges Mohammadi, incarcérée à de multiples reprises depuis près de trente ans et qui a reçu en 2023 le Prix nobel de la paix.
Filmé dans l’écrin magnifique des montagnes enneigées de Géorgie (à défaut d’avoir pu tourner en Iran), ce huis-clos en plein air est traversé de scènes superbes .
Ce film de lutte d’une grande force est magnifiquement porté par l’actrice Vishka Asayesh, qui joue ici son premier rôle « sans voile », renonçant ainsi de facto au cinéma iranien, dont elle est pourtant une des vedettes les plus populaires depuis vingt ans.
UNIVERSITE POPULAIRE – CINECIMES.FR