Film de Wes Anderson – USA – All – GB – 1h4
Avec Ralph Fienne, Jude Law, Tony Revolori, Tilda Swinton, Edward Norton, Adrien Brody, Léa Seydoux……
En quelques films, « La famille Tenenbaum », « La vie aquatique », « A bord du Darjeeling Limited », « Fantastic Mr. Fox » ou dernièrement « Moonrise Kingdom », Wes Anderson, 44 ans, s’est taillé une réputation de cinéaste au style original, aux films empreints de fantaisie et d’espièglerie et aux personnages singuliers.
« The Grand Budapest Hotel » nous réserve une intrigue particulièrement loufoque et endiablée et un univers visuel somptueusement baroque. Le récit nous transporte dans l’entre-deux-guerres (on entend bien celles de 14-18 et de 39-45), à la suite d’un personnage haut en couleur, en élégance et en extravagance : Monsieur Gustave H., concierge d’un palace international qui prend sous son aile un tout jeune groom débutant répondant au nom exotique de Zero Moustafa. Notre concierge semble entretenir des relations tout spécialement étroites avec ses clientes les plus âgées… Et c’est justement la mort suspecte de l’une d’elles, Madame D. (Tilda Swinton, absolument méconnaissable) qui va entraîner Gustave au cœur d’une enquête policière carrément désagréable, d’autant plus que la défunte lui a légué un inestimable tableau de maître de la renaissance, au grand dam du fils de la sus-dite, qui accepte fort mal d’être ainsi spolié. Et ça va encore se corser lorsque le tableau en question sera volé… Cette aventure échevelée résonne de toute évidence avec les bouleversements qui transforment l’Europe de cette première moitié du xxe siècle, dans une ambiance très « Mitteleuropa » recréée par Wes Anderson avec l’invention visuelle qui le caractérise ». (Critique Utopia).
Pour sa dernière oeuvre dont l’action s’étend de la Belle époque aux années 60, en passant par la montée du nazisme, le réalisateur dit avoir eu en mémoire les livres de l’Autrichien Stefan Zweig. Mais il s’agit « plus de reproduire une atmosphère que de s’inspirer d’un roman en particulier », explique le cinéaste. Il puise également ses influences dans les films d’un des rois de la comédie américaine, d’origine allemande, Ernst Lubitsch. Mais pas seulement : Anderson a aussi pensé à Ingmar Bergman avec « Le silence », qui « se déroule également dans un pays imaginaire » et à Stanley Kubrick, « un de mes maîtres ».
« The grand Budapest Hotel » a obtenu le grand prix du jury au dernier festival de Berlin.