L’ATELIER de Laurent Cantet film Français 1H53/vo
Avec Marina Fois, Mathieu Lucci
En compétition au festival de Cannes 2017 dans la catégorie « un certain regard
La CIOTAT,été 2016, Antoine (Mathieu LUCCI débutant fulgurant) a accepté de suivre un atelier d écriture ou quelques jeunes en réinsertion, doivent Écrire un roman noir avec l’aide d’Olivia, une romancière connue (Marina FOIS à son meilleur). Le travail d’Écriture va faire ressurgir le passé ouvrier de la ville, son chantier naval fermé depuis 25 ans, toute une nostalgie qui n’intéresse pas Antoine. Davantage connecté à l’anxiété du monde actuel, il va s’opposer rapidement au groupe et à Olivia que la violence du jeune homme va alarmer autant que séduire.
Laurent Cantet 56 ans, fils d’instituteur, se passionne depuis ses premiers films (« Entre les murs », palme d’™or en 2008) pour les classes sociales, dans lesquelles sont enfermées les individus : avec ce film il invente un cinéma qui échappe à tout message, à toute thèse : il ne se laisse attraper par aucun filet idéologique ou psychologique : c’est un cinéma joyeusement politique.
Voilà ce qu’il dit :
–Des origines du projet : « tout est parti d’un reportage en 1999 (de R. Campillo coscénariste du film) ou l’on voyait une romancière anglaise animer un atelier d’écriture à La Ciotat encore sous le choc de la fermeture du chantier naval. Le projet a été laissé en plan, j’y suis revenu 17 ans plus tard avec l’intuition que cette histoire ouvrière était de la préhistoire pour les jeunes d’aujourd’hui : ce dont le film témoigne c’est de la mutation radicale de cette société devenue violente, déchirée par des enjeux politiques et sociaux inquiétants : terrorisme, précarité, montée de l’extrême droite. Et les jeunes de l’Atelier nous le disent : ils cherchent leur place dans un monde qui ne les prend pas en compte, ils ont l’impression qu’ils n’ont aucune prise sur le déroulement des choses et leur propre vie ».
-Du travail avec les jeunes comédiens : « quand une première version du scénario a été achevée, nous avons fait un casting dit « sauvage» : j’ai choisi les acteurs, parmi une centaine de jeunes de la région et j’ai mené avec eux un atelier de 2 semaines à plein temps, ils n »ont jamais appris leur rôle, ils l’ont intégré«
-De l’atelier d’écriture : « ce que je voulais montrer, avec cet atelier, c’est moins un acheminement vers l’écriture qu’un effort difficile et hésitant pour penser, parler ensemble et se mettre d’accord : si on pense que les jeunes ne savent plus parler, c’est parce qu’on ne leur donne plus l’occasion de le faire : j’ai été stupéfait par la densité de nos échanges, par la façon dont ils trouvaient les mots pour défendre leurs idées ».
-Du roman au film noir : « j’ai eu envie de donner une coloration « thriller »c’est à la fois une façon de brouiller les pistes et de susciter des Emotions violentes : je voulais qu’on ait peur à la fois pour lui et pour elle »
Opération réussie ; voici un film juste, inattendu, haletant : Ã voir
PROCHAIN CINE DEBAT autour de CE FILM le 30 octobre, Ã la suite de la projection de 19H30