The Souvenir Part 1 et Part 2

THE SOUVENIR PART I ET PART II

De Joanna HOGG – Grande-Bretagne-1h59 et 1h48,

avec Honor Swinton Byrne, Tom Burke, Tilda Swinton, Ariane Labed.

Joanna Hogg a grandi dans une ville du KENT. Elle travaille comme photographe pendant quelques années avant d’intégrer la National Film and Televison School dans les années 80. Elle travaille pendant 20 ans ans pour la télévision et la vidéo, avant de réaliser son premier film en 2007.

Joanna Hogg est une cinéaste de l’introspection. Ses personnages sont discrets, souvent en retrait, observent le monde autour d’eux.

En 2019, elle réalise The Souvenir, part I.

En 2022, elle sort The Souvenir II, part II.

La réalisatrice anglaise, sexagénaire, s’est inspirée de la relation amoureuse de sa jeunesse qui est devenue douloureuse. Il était séduisant, soi-disant diplomate, mais désespérément toxicomane et le dissimulant. Elle le raconte dans Part I. Ce premier film montre que formalisme et émotion vont parfois très bien ensemble : au gré des scènes et des sentiments qui les imprègnent, Joanna Hogg passe de la limpidité au baroque, oscille avec grâce entre épure et onirisme.

Le plus extraordinaire tient pourtant à la relecture des mêmes événements dans The Souvenir Part II. Nous voilà, cette fois, juste après la fin tragique de la liaison. Et l’étudiante se bat pour consacrer son premier film à cette histoire qui vient de la briser. Geste libérateur que Joanna Hogg, elle, n’a pas su faire à l’époque. Elle n’a tourné son premier long métrage que dans sa quarantaine, en 2007. On découvre donc les coulisses, au sein d’une école de cinéma, de la reconstitution du drame intime relaté dans le premier volet. Jusqu’à l’appartement étroit où la jeune héroïne habite encore, mais qui est reconstruit à l’identique dans un hangar pour les besoins de son tournage…

Le vertige est total: le cinéma vient réécrire, quarante ans plus tard, une vie qui aurait pu être toute différente. La catharsis se produit à la fois dans le passé, grâce à la fiction, et aujourd’hui, compte tenu de l’existence même de ce diptyque. Un tourbillon délicat mélange continuellement réminiscences mortifères et rêveries réparatrices. La réalité et sa représentation féerique ne font désormais plus qu’une.
                                                                                                                        D’après Louis Guichard, Télérama
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