Programmation du jeudi 14 mars au 9 avril 2019

14 au 19 mars

VICE D’Adam McKAY – Etats-Unis – 2h12 – VOST Avec Christian Bale, Amy Adams, Steve Carell, Sam Rockwell, Alison Pill.

Un vice-président outrepasse ses fonctions en donnant plusieurs ordres lourds de conséquences. Où ? Quand ? À la Maison Blanche, le 11 septembre 2001. Sous le regard malin d’Adam McKay, nous découvrons comment un technocrate grossier et limité tel que Dick Cheney a pu abuser tout le monde. Son ascension atypique remonte à 1963 : étudiant viré de Yale, il est alors ouvrier le jour et poivrot bagarreur le soir. Sa femme Lynne, lui pose un ultimatum: soit il se reprend, soit elle part avec leurs deux filles… et finalement ce n’est pas un homme transparent qui finit par confisquer les clefs de la Maison Blanche en toute impunité et légalité, c’est aussi et surtout un couple. Et un 3ème personnage haut en couleur, Donald Rumsfeld, son mentor en cynisme politique. Voilà une fresque d’un nouveau type, tragi-comique et survoltée, avec archives et parodie, sur un génie du bluff, de la manipulation et du mensonge, qui a profité d’une faille du système. Christian Bale (Dick Cheney) est l’un des favoris pour l’oscar du meilleur acteur.

21 au 26 mars

UNE INTIME CONVICTION De Antoine Raimbault – France – 2019 – 1h50 Avec : Olivier Gourmet, Marina Foïs, Laurent Lucas, Jean Benguigui…

Pour son premier long métrage, le réalisateur revient sur l’affaire Suzanne Viguier, du nom de cette mère de trois enfants disparue en février 2000 : un corps introuvable, des traces de sang, un mari étrange et un amant vengeur. On accusera très vite le mari. Ce film repose sur le procès en appel, en 2010, de Jacques Viguier, d’abord acquitté, mais qui devra néanmoins se défendre. Un procès dominé par un ténor du barreau, Me Eric Dupond-Moretti (Olivier Gourmet), aussi emphatique que son client, emmuré dans sa douleur intime, est mutique. Mais Antoine Raimbault ajoute un beau personnage inventé : Nora (Marina Foïs), jurée lors du procès en appel, persuadée de l’innocence de Jacques Viguier et animée d’une intime conviction si puissante qu’elle s’impose au défenseur pour l’aider sur le dossier, délaissant sa vie de famille et professionnelle pour devenir les oreilles du grand avocat. Ensemble ils vont mener un combat acharné contre l’injustice. Mais alors que l’étau se resserre autour de celui que tous accusent, la quête de vérité de Nora vire à l’obsession. Au-delà des scènes de tribunal, le film captive en s’attachant à la quête de vérité compulsive de cette justicière ordinaire. Qui, de Marina Foïs ou d’Olivier Gourmet, royal dans la robe du célèbre avocat, est le plus impressionnant ? Verdict impossible.

28 mars au 2 avril

LES ETERNELS de Jia Zhang-ke – Chine – 2018 – 2H15 – VOST Avec: Zhao Tao, Liao Fan, Xu Zeng

Film de gangsters et comédie musicale, film de science-fiction et documentaire, film burlesque et mélodrame, « Les Eternels »accompagne, de 2001 à 2018, l’histoire d’une jeune femme habitée par un amour sans retour. À ses côtés, se déroule l’histoire au présent de la Chine avec ses bouleversements sociaux, techniques, culturels ; cette Chine y est parcourue physiquement par l’héroïne, du nord au sud jusqu’au grand ouest, mais aussi elle y est parcourue à travers ses chansons, ses danses, ses vêtements, ses rêves : grande fresque cinématographique d’une ambition peu commune, le film est l’histoire d’une femme qui aimait un homme, femme trahie, femme vengeresse, femme d’ honneur en perpétuelle transformation, à l’image d’un monde où rien ne perdure.

4 au 9 avril

TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION De Judith Davis – France – 2018- 1H28 Avec : Judith Davis, Malik Zidi, Claire Dumas, Mireille Perrier…

Un premier film réjouissant sur l’héritage de Mai 68 et l’engagement politique de la jeunesse d’aujourd’hui, délibérément joyeux, optimiste, loufoque, et aux dialogues percutants. Voici Angèle , urbaniste au chômage, fille d’un ancien révolutionnaire , perdue dans ses idéaux. Elle ne veut pas entrer dans cette société de consommation qui pousse à vouloir toujours plus, et refuse aussi le culte de la performance. Elle vitupère contre tout et tout le monde, elle a la fougue de ceux qui se sentent investis par une juste cause, malgré les revers quotidiens. Ce premier long métrage, adapté d’un spectacle du collectif L’Avantage du Doute (dont fait partie la réalisatrice ) prône sans cesse le mouvement, y compris par la mise en scène énergique. Derrière et devant la caméra, Judith Davis est une révélation .

11 au 16 avril

LE SILENCE DES AUTRES De Almudena Carracedo, Robert Bahar – Espagne – 2019 – 1H35 – VOST Documentaire 1977.

Deux ans après la mort de Franco, dans l’urgence de la transition démocratique, l’Espagne vote la loi d’amnistie générale qui libère les prisonniers politiques mais interdit également le jugement des crimes franquistes. Les exactions commises sous la dictature et jusque dans les années 1980 (disparitions, exécutions sommaires, vols de bébés, torture) sont alors passées sous silence. Mais depuis quelques années, des citoyens espagnols, rescapés du franquisme, saisissent la justice à 10.000 kilomètres des crimes commis, en Argentine, pour rompre ce « pacte de l’oubli » et faire condamner les coupables. Récit historique et enquête, ce documentaire est aussi une réflexion sur la manipulation du passé.  Niés au nom de la loi d’amnistie, les crimes du franquisme ont été effacés des livres d’école. Dans les rues de Madrid, des jeunes avouent tout en ignorer.

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