programmation du 11 octobre au 13 novembre

LE VENT TOURNE
De Bettina Oberli – Belgique/France/Suisse – 1h27
Avec Mélanie Thierry, Pierre Deladonchamps, Nuno Lopes…
La fidélité à une idéologie n’étouffe-t-elle pas nos désirs les plus
profonds ? L’excès de protection amoureuse n’enferme-t-il pas le
corps dans une prison ? Autant de questions que pose la réalisatrice
à travers ce drame champêtre dans lequel un couple de fermiers
idéalistes est ébranlé par l’arrivée d’un ingénieur venu leur installer
une éolienne. Attirée par celui-ci qui voit le monde d’une manière
très différente, la jeune femme se met à douter de son engagement
sentimental et politique. Filmant la nature comme une puissance
tout à tour rassurante ou menaçante, la cinéaste retranscrit
vigoureusement le parcours émotionnel d’une héroïne qui sent le
changement souffler en elle. Troublante dans ce rôle à la fois
intrépide et mélancolique, Mélanie Thierry confirme, quelques
mois après La Douleur, tous ses talents de tragédienne

SHEHERAZADE
De Jean-Bernard Marlin – France-2018- 1h49
Avec Dylan Robert, Kenza Fortas, Idir Azougli, Lisa Amedjout.
Présenté à la Semaine de la critique à Cannes et au festival d’Angoulême, SHEHERAZADE est une fiction documentée, qui va du film noir au thriller. Jean-Bernard Marlin, qui avait obtenu l’ours d’or à Berlin en 2013, pour un court métrage  » La Fugue  » nous
offre là son premier long métrage. Zac, abandonné par une mère démissionnaire, traîne dans les quartiers louches de Marseille avec une bande de délinquants. Condamné à quelques mois de prison,
il ressort pour cette fois devenir le  » protecteur  » de jeunes
prostituées, dont Shéhérazade, dans le quartier chaud de la
Rotonde. Elle se vend, l’héberge, lui, surveille les clients et encaisse
l’argent. Peu à peu, et presque à leur insu, ils vont tomber amoureux,
avec la fougue de la jeunesse, et par là même grandir et trouver le
respect de soi même, et de l’autre. Histoire d’amour atypique de
deux enfants, ni tout à fait coupables, ni tout à fait innocents. Un
film qui restera longtemps dans nos mémoires.

 

DE CHAQUE INSTANT
De Nicolas Philibert – France – 2018 – 1h45 – Documentaire
Acteurs inconnus…
Chaque année, des dizaines de milliers de jeunes gens, filles et garçons, se lancent dans des études en soins infirmiers. Entre coursthéoriques, exercices pratiques et stages sur le terrain, ils devront acquérir un grand nombre de connaissances, maîtriser de nombreux
gestes techniques et se préparer à endosser de lourdes responsabilités.
Ce film retrace les hauts et les bas d’un apprentissage qui va les confronter très tôt, souvent très jeunes, à la fragilité humaine,à la souffrance, aux fêlures des âmes et des corps. C’est pourquoi il nous parle de nous, de notre humanité.
Dans ce merveilleux documentaire, Nicolas Philibert est un radiographe
subtil et délicat. Il fait preuve de cette justesse de regard,
mélange d’extrême attention et de tact, qui caractérise son art.

FORTUNA
De Germinal Roaux – France – 2018 – 1h45 – Documentaire
Avec : Kidist Siyum Beza, Bruno Ganz, Patrick d’Assumçao…
Comment mettre des images de cinéma sur la crise des migrants ?
Comment affronter l’horreur à l’arrivée, sonder ce qu’elle déclenche en nous et ce qu’elle laisse à ses victimes poussées par extrême nécessité vers nos paysages, nos lois, nos corps étrangers ? Le
photographe et cinéaste a choisi le chemin de la poésie, posant sa caméra à l’Hospice du Simplon où les religieux ont décidé
d’accueillir des réfugiés. Parmi ceux-ci, FORTUNA, Éthiopienne
de 14 ans, sans famille ni possession, secrètement enceinte, affronte
ses tourments en silence. Cette solitude subie s’oppose à celle,
choisie, de ses hôtes, ses questions de survie cohabitant avec leurs
interrogations morales. Le réalisateur brille chaque fois qu’il laisse
parler les éléments, opposant le souvenir de la traversée en mer à
l’immobilité des pentes enneigées. Cette petite poésie-là, en noir
et blanc minéral et lumière patiemment sculptée, qui ne peut
exister qu’au cinéma, vaut mieux que de longs discours sur la crise
migratoire. Elle imprime l’indicible au fond de nos rétines.

AMIN
De Philippe Faucon – France-2018- 1H31
Avec Moustapha Mbengue, Emmanuel Devos
Amin, ouvrier journalier sur les chantiers de construction, vit en France, à St Denis, dans un foyer de travailleurs immigrés. Il vientdu Sénégal, il s’apprête à y retourner ; là-bas ses 3 enfants, sa
femme souffrent de son absence. Jour après jour, voyage après voyage, Amin est captif, de son devoir, de ses responsabilités..
Soudain, il est tenté par un chemin de traverse : une liaison imprévue avec une française, Gabrielle, chez qui il effectue des
travaux. Entre l’exilé et cette femme seule, entre ces deux solitudes,un nouvel espace juste et sensible s’ouvre, un temps à l’abri de la
contrainte et de la fatalité, un temps seulement.
Avec ce film fort, Philippe Faucon (après Fatima ou La désintégration)
donne un visage inoubliable à sa fresque du déracinement et de
cette immigration.

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